MAINTENANT JE PEUX MOURIR

On imagine facilement ces mots sur les lèvres d’un grand malade désireux d’en finir avec ses souffrances, surtout s’il est entouré des siens… Satisfaction d’une vie bien remplie ! Mais ces mots sont ceux d’une jeune fille de 16 ans, participante aux JMJ de Lisbonne. Ayant aperçu le Pape François de loin, elle lâche dans un grand éclat de rire à la
journaliste : « Maintenant, je peux mourir ! »…

Je ne sais si elle connaît les mots du vieillard Syméon prenant dans ses bras l’enfant Jésus au temple : « Maintenant, tu peux laisser ton serviteur s’en aller car mes yeux ont vu le salut que tu préparais… » C’est après une attente de longs siècles que Syméon voyait enfin la réalisation de ses rêves !…

Pour cette jeune fille, après quelques mois d’attente, son voyage touchait au but. Elle aura tant à vivre encore, mais à cet âge-là il est vrai que l’instant a valeur d’éternité !… Je me rappelle aussi ce journaliste sportif s’écriant après la victoire de la France lors de la Coupe du Monde de football 1998 : « Maintenant, on peut mourir ! » Cette victoire venait au bout d’une si longue attente après 15 éditions infructueuses, soit 68 ans !…

Finalement, ces mots que nous lâchons le plus souvent à la dérobée – « Maintenant, je peux mourir ! » – ne rejoignent-ils pas ceux de Jésus sur la croix : « Tout est accompli ! » ? Quoi de plus beau, quel que soit notre âge, que ce sentiment d’avoir vu un rêve s’accomplir, mieux encore d’avoir « accompli » sa vie ?

 

Bruno DEROUX