CONCERT DE CASSEROLES

En moins d’une semaine, il m’a été donné d’enchaîner trois expériences. Tout commence, au cours d’une marche avec 35 jeunes de collège – lycée, par un réveil surprise à 5h45 du matin ! Les plus grands organisent un concert de casseroles que tous n’apprécieront pas… Le lendemain, je choisis de réveiller les jeunes à la guitare avec une « chanson douce ». Il est des concerts de casseroles qui se veulent jeux de potaches bien sympathiques, ma foi… Trois jours plus tard, le président de la République prend la parole à la télévision. C’est alors que des manifestations de rue s’organisent ici ou là, dans des concerts de casseroles signifiant un refus d’écouter. La colère gronde !

Nous avons affaire à des adultes : quelle image donnent-ils aux jeunes ? Faire du bruit pour dire son sentiment de ne pas être considéré, ça peut se comprendre ! Mais l’incapacité de dialoguer, n’est-elle pas une voie sans issue ? Et dire que pendant ce temps nous essayons d’éduquer les jeunes générations au respect et à l’écoute mutuels !… Trois jours passent à nouveau. Je me retrouve au milieu d’un groupe de parole rassemblant des jeunes adultes. Tous sont marqués par un handicap et nous choisissons de méditer autour du « silence »… Dans une ambiance paisible, ils dessinent, colorient. Nous regardons un bref extrait du film « Le grand silence », sur la vie des moines de la Grande Chartreuse : « Ça nous transporte ailleurs », dit l’une d’elles… Et je rentre chez moi ce soir-là, un bonheur indicible dans le cœur. Rires… colères… paix : ainsi va la Vie, de concerts de casseroles vides et agaçants en calmes silences pleins et réconfortants.

Bruno DEROUX