BARRAGE

Qui ne s’est trouvé, enfant, près d’un ruisseau, occupé à faire un barrage avec des galets ? Une petite retenue d’eau permettait de tremper les pieds voire de se baigner… Mais il est des ouvrages plus imposants qui maintiennent des millions de m3 d’eau. Pourquoi ? Pour éviter le débordement d’un fleuve qui sèmerait la désolation ! Et que dire de certains tsunamis ?…

Or voici qu’en ce mois de juin 2024 des voix s’élèvent pour faire « barrage » à un parti politique : y aurait-il danger ? Chacun sait qu’il est légitime d’avoir des options différentes, en matière de gouvernement d’un pays. Les situations de vie ne sont pas les mêmes, les attentes qui en découlent non plus ! Jusque-là, la vie politique
oscillait entre la gauche et la droite, comme le fait le balancier d’une horloge de salon. Pourquoi alors considérer ce parti comme particulièrement dangereux ? Et surtout, pourquoi tant d’électeurs, de toute génération de de toute condition, bravent-ils le danger ?

Pourtant, manifestations de rue, commentaires de journalistes, déclarations de célébrités sportives, nous mettent en garde avec insistance. Et quantité de braves gens ne voient pas le loup déguisé en agneau ! Rappelons-nous le « petit chaperon rouge », pauvre enfant qui ne savait pas qu’il était dangereux de s’arrêter à écouter un loup ! Ah ! Si cette fillette avait rencontré en route de véritables amis qui auraient fait
« barrage » à son imprudence naïve !

Bruno DEROUX