ENTRER EN CARÊME, POURQUOI ? COMMENT ?

Le mercredi 22 février, à 18h30, en l’église de St-Paul-les-Romans, nous vivrons l’entrée en carême : ce sera le Mercredi des Cendres. Or, il me revient ce que j’ai vécu ce jour-là il y a quelques années. Je suis dans le TGV. Il ralentit. Je regarde par la fenêtre. Mes yeux s’attardent sur des bâtiments entièrement détruits par un incendie : tout est en cendres ! « Tiens, nous sommes le Mercredi des Cendres ! » Quelques minutes plus tard, au volant de ma voiture, me voici arrêté au feu rouge. Un slogan publicitaire me surprend : « Soyez inspiré : succomber à la tentation ». L’orthographe est étrange… mais surtout quelle méditation pour une entrée en carême !… Tandis que les cendres me disaient la relativité de nos projets humains et les limites de nos richesses, je recevais donc une invitation à être « inspiré » !

Pour le chrétien que je suis, être inspiré c’est se laisser habiter par l’Esprit de Dieu. Cet Esprit qui permet de « résister à la tentation ». Et voilà que le slogan de l’affiche m’invite au contraire à « succomber » ! Certes, la publicité a pour but d’aiguiser nos appétits, y compris nos pulsions les plus primaires. Beaucoup peut-être auront souri à cet humour. Mais comment sourire quand d’aucuns se servent d’un vocabulaire religieux pour inculquer des pensées opposées aux appels de l’Évangile ?

Pendant que nous nous aidons mutuellement à vivre de la Parole de Dieu qui façonne, modèle, d’autres conjuguent leurs efforts pour imprimer dans les cœurs d’autres modèles. Quand Jésus parle de « jeûne » (et il n’est pas le seul), la publicité nous parle de consommation effrénée… Quand il parle d’aumône et de partage, c’est la possession égoïste des biens qui nous aspire.. Quand il parle de prière, nous désirons être les maîtres absolus de notre vie…

Je me suis alors demandé : et si j’avais à formuler un slogan de carême !? Sur fond de vie qui éclabousse, de feu d’artifice, je parlerais d’Espérance :
« SOYEZ INSPIRÉ : RÉSISTEZ À LA TENTATION DES MIRAGES DE PACOTILLE QUI, POUR BRILLANTS
QU’ILS SOIENT, NE PÈSENT QUE LE VENT ! »

 

Bruno DEROUX