DES HOMMES… PAS DES DIEUX !

Nous connaissons ce film remarquable retraçant l’aventure des moines martyrs du monastère de Tibhirine en Algérie. Son titre : « Des hommes et des dieux ». En apprenant un nouveau cas d’abus sexuel commis par un homme d’E#glise, il m’est venu ces mots :
nous sommes « des hommes… pas des dieux ! »

Notre condition humaine fait en effet de nous tous des êtres marqués par la faiblesse. Et quand il s’agit de relations humaines, l’ambiguïté est particulièrement présente. Que signifie « aimer » ? Aimer ses parents ou des frères et sœurs n’est pas la même chose que d’aimer son conjoint ou d’aimer des enfants… Les années d’après mai 68 ont été troublées par de graves confusions. Certains prônaient une liberté sexuelle au point d’impliquer des enfants et de justifier des actes pervers.

Au cours des années 70 et 80 qui ont suivi, qui avait conscience des dégâts irréversibles ? Passer de la notion de ‘péché’ à celle de ‘crime’ n’allait pas de soi et donnait le vertige ! Nous le savons depuis longtemps, un enfant sur 8 ou 10 vit l’inceste.
Si la plupart des victimes se taisent, c’est par peur de détruire une famille et un père (une mère parfois) qu’ils aiment pourtant. N’est-ce pas ce qui se passe dans la famille de l’Église ?

Que ceux qui lisent ces lignes s’interrogent : au cœur de nos histoires personnelles, que d’ambiguïtés, que de maladresses, que de dérapages ! S’ils n’ont pas eu la gravité d’un ‘crime’, ils n’en sont pas moins des contre- témoignages ! Rêver de purification pour l’Eglise ne va pas sans conversion personnelle…

« Qu’il est difficile d’aimer », chantait Gilles Vigneault.
Nous ne sommes que ‘des hommes… pas des dieux! »

 

Bruno DEROUX